Pr ?sentation
Pr ?sentation de l ??quipe de recherche
? La Section clinique ?
Le D ?partement de psychanalyse fut cr ?? ? l ?initiative de Jacques Lacan, en lien ?troit avec la recherche, comme un laboratoire exp ?rimental. Il proposait d ?y agr ?ger ? les enseignements dont Freud a formul ? que l ?analyste devait prendre appui, d ?y conforter ce qu ?il tient de sa propre analyse : c ?est- ?-dire ? savoir pas tant ce ? quoi elle a servi, que de quoi elle s ?est servie ? (Jacques Lacan, ? Peut- ?tre ? Vincennes... ?,1975). Il en attendait que les sciences trouvent ? se renouveler de l ?exp ?rience de la psychanalyse. La cr ?ation de l ??quipe de recherche actuelle, d ?coule de cette vis ?e initiale et de ce couplage au D ?partement de Psychanalyse.
Celui-ci a pour objectif de transmettre un enseignement conceptuel de la psychanalyse, ? partir de l ??tude des textes de Freud et de Lacan, mais aussi de mettre ? l ??preuve des probl ?matiques contemporaines (celle des nouveaux sympt ?mes rencontr ?s dans la clinique, celle du gender, celle de l ?identit ?, celle de l ?articulation du politique et la psychanalyse), les apports freudiens et lacaniens.
L ??quipe de recherche du D ?partement de psychanalyse inscrit son travail autour de trois axes : celui de l ??tude renouvel ?e des concepts lacaniens (du premier au dernier enseignement de Lacan), celui de la clinique contemporaine et des nouveaux sympt ?mes, enfin celui de la connexion entre politique et psychanalyse ? partir des textes freudiens et lacaniens sur le malaise dans la civilisation.
Afin de pr ?senter l ?orientation des travaux de l ??quipe et son nouage avec le D ?partement, il est important de pr ?ciser ce qu ?est le D ?partement de psychanalyse.
Le pari du D ?partement de psychanalyse : autonomie par rapport ? la psychologie
Cet enseignement a pour particularit ? d ??tre totalement autonome par rapport ? la psychologie, selon l ?orientation donn ?e par Lacan d ?s le d ?but de son S ?minaire en 1953 : le retour ? Freud est aussi une r ?invention de la psychanalyse contre sa dilution dans la psychologie g ?n ?rale. Le pari du D ?partement de psychanalyse est de rejouer pour chaque g ?n ?ration cette r ?invention, en s ?int ?ressant ? ce qu ?il y a de plus sp ?cifique ? la psychanalyse, soit aux concepts fondamentaux de la psychanalyse - l ?inconscient, la r ?p ?tition, le transfert et la pulsion -, pour rendre compte de la singularit ? de la th ?orie et de la pratique analytique.
Le s ?minaire de Jacques Lacan (1953-1980) a assur ? ? lui seul la formation permanente de plusieurs g ?n ?rations de psychanalystes. Cet enseignement, qui restitua et renouvela le sens de l ??uvre de Freud, motiva ? la fin des ann ?es soixante, dans le cadre associatif, la cr ?ation d ?une ?cole (l ??cole freudienne de Paris) et, dans le cadre universitaire, celle du D ?partement de Psychanalyse (Universit ? de Vincennes, puis de Paris 8). Le cours de Jacques-Alain Miller, L ?Orientation lacanienne dispens ? dans le cadre du D ?partement de psychanalyse de 1981 ? 2011, a form ? la g ?n ?ration suivante, ?clairant ? la fois les concepts lacaniens et les nouveaux enjeux de la clinique.
Notre D ?partement, cr ?? en 1969, constitue depuis cinquante ans une exp ?rience unique dans toute l ?universit ?. Il existe bien ?videmment de nombreux enseignants qui s ?efforcent ici ou l ?, dans leurs d ?partements respectifs, de travailler l ??uvre de Freud ou des post-freudiens, mais il n ??existe aucun autre d ?partement de psychanalyse, totalement autonome par rapport ? la psychologie, et il ne s ?est d ?velopp ? aucune autre exp ?rience coordonn ?e d ?enseignement et de recherche comparable ? celle men ?e ? l ?universit ? Paris 8.
La Section clinique
La Section Clinique, dont les origines remontent ? 1974, reste l ?une des rares ?quipe enti ?rement orient ?e par la psychanalyse et l ?apport de Jacques Lacan, et ne travaillant que dans cette perspective.?
Il faut dire clairement ce que notre recherche est, et ce qu ?elle n ?est pas.
Elle est universitaire, elle est syst ?matique et gradu ?e ; elle est men ?e par des responsables qualifi ?s ; elle est articul ?e ? des enseignements sanctionn ?s par des dipl ?mes. Mais cette recherche et l ?enseignement qui lui est li ? n ?autorisent pas pour autant l ?exercice de la psychanalyse. L ?imp ?ratif formul ? par Freud qu ?un analyste soit analys ?, a ?t ? confirm ? par Lacan. C ?est pourquoi Jacques Lacan a pu dire du D ?partement de Psychanalyse qu ?il avait la mission de faire travailler au moins autant sinon plus... ceux qui y enseignent que ceux qui y sont enseign ?s.
Il n ?y a pas de paradoxe ? poser que les exigences les plus strictes portent sur ceux qui s ?essayent ? une fonction de recherche et d ?enseignement sans pr ?c ?dent dans l ?histoire de la psychanalyse : le savoir, s ?il prend son autorit ? de sa coh ?rence, ne trouve sa v ?rit ? que dans l ?inconscient, c ?est- ?-dire d ?un savoir o ? il n ?y a personne pour dire ? je sais ?, ce qui se traduit par ceci, qu ?on ne dispense un enseignement qu ?? condition de le soutenir d ?une ?laboration in ?dite, si modeste soit-elle. Dans ce contexte, nous pouvons dire que les ?tudiants qui viennent se former au D ?partement de psychanalyse se mettent au travail sur les concepts freudiens et lacaniens ? partir d ?un d ?sir de savoir qui n ?est pas seulement de l ?ordre d ?une recherche de dipl ?me mais aussi et surtout de l ?ordre d ?un d ?sir de formation aux concepts analytiques, ne se substituant en aucun cas ? la formation par l ?analyse, qui est, selon l ?exigence formul ?e par Freud, l ?exp ?rience analytique elle-m ?me.
L ?interdisciplinarit ?
L ?interdisciplinarit ? est la r ?gle dans l ?ensemble de notre unit ? car pr ?cis ?ment, c ?est depuis des parcours universitaires autres (philosophie, litt ?rature, langues, histoire, psychologie etc.) que chaque enseignant du D ?partement en est venu lui-m ?me ? se former ? la psychanalyse et ? l ??tude de ses concepts. Dans ? Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse ?, Lacan soulignait en quel sens la formation analytique rel ?ve de ce qui s ?appelait en d ?autres temps les arts lib ?raux. Prendre au s ?rieux la d ?finition de l ?inconscient structur ? comme un langage, c ?est aussi consid ?rer que toutes disciplines qui fait du langage son objet, trouve ? s ?articuler ? la psychanalyse. C ?est pourquoi l ?insertion de notre unit ? dans l ?Ecole Doctorale ? Pratiques et th ?ories du sens ? n ?est pas formelle, mais s ?inscrit dans le prolongement de ce qui a exist ?, d ?s la refonte du D ?partement de Psychanalyse en 1974, sous le nom de ? Connexions du Champ freudien ?. C ?est ? ?lucider ces connexions, ? montrer comment se nouent ou se d ?nouent, dans des domaines apparemment h ?t ?rog ?nes, les cha ?nes d ?une m ?me logique du signifiant, que s ?attache notre unit ? dans ses rapports avec les autres disciplines de l ?Ecole doctorale dans laquelle elle s ?ins ?re.
C ?est un fait qu ?il y a une clinique, soit des types de sympt ?mes ; mais c ?en est un autre que cette clinique est pour l ?essentiel m ?dicale et psychiatrique, et qu ?elle devient chimique et statistique. Les recherches de l ??quipe ont donc pour tâche d’aider au développement d’une clinique de l’époque du discours psychanalytique : c’est-à-dire une clinique qui aborde le symptôme comme un fait de discours. C’est pourquoi le travail de l’équipe s’est essentiellement déployé autour d’un approfondissement du dernier enseignement de Lacan, en lien avec les Journées de l’École de la Cause freudienne (ECF), les Congrès de l’EuroFédération de psychanalyse (Congrès Européen de Psychanalyse : PIPOL), de la New lacanian School (NLS) et de l’Association Mondiale de Psychanalyse (AMP).
Un autre abord du domaine de la santé mentale : à partir de la structure subjective
L’équipe travaille en lien avec des unités cliniques qui sont organisées autour de la pratique dite de « présentation de malades ».
La clinique est un savoir empirique, inséparable de l’histoire des idées. Ces équipes ne font que suppléer aux défaillances d’une psychiatrie à qui le progrès de la chimie fait souvent négliger son trésor classique : le rapport à la parole et au langage.
Quelles que soient les raisons qui amènent un patient à l’hôpital psychiatrique ou dans un autre lieu intéressant le domaine de la « santé mentale », c’est toujours une urgence, celle d’un sujet précipité là par la vacillation, le laisser en plan, les retours dans le réel, le lâchage signifiant, la certitude conclusive, etc. C’est dans ce contexte d’urgence que travaillent ces unités à travers notamment la présentation de cas, qui doit faire scansion pour le patient, en lui laissant entrevoir une formulation de certaines de ses déterminations, en même temps qu’une issue possible, parfois même dans un nouveau lien de parole.
Ancrage dans l’époque : une clinique contemporaine
Notre équipe travaille enfin sur la recherche fondamentale de la psychanalyse. Conscient que la clinique du sujet évolue avec les signifiants de la civilisation, et que le discours de la psychanalyse se doit de poursuivre son invention continue afin de permettre aux praticiens de s’y inscrire, nous entendons maintenir vivante la psychanalyse. La psychanalyse se révèle ainsi profondément politique dans ses actions et élaborations. Le fait que nous soyons témoins depuis quelques années d’une recrudescence d’un mouvement anti-psychanalytique illustre l’importance que celle-ci tient au sein de la civilisation. Nos chercheurs explorent donc la clinique contemporaine mais aussi les questions de civilisation, entrainant nos doctorants dans une recherche continue des conditions même du lien social.
L’équipe a ainsi orienté une partie de son travail autour de la sexuation et du genre, autour de l’identité et du trauma (thème de la Journée du Département 2017), autour des normes et de l’anormalité.
Dans ce mouvement, les premiers destinataires de ces recherches sont les professionnels de la santé mentale, ce qui justifie l’ensemble des collaborations passées avec différents lieux d’accueil et de soins, les Centres Psychanalytiques de Consultation et de Traitement (CPCT) par exemple, ou les services de médecines qui accueillent nos présentations. Mais ce travail a évidemment des conséquences dans le champ social et d’abord vers le citoyen, d’où nos actions documentaires pour la télévision ou la participation à l’organisation de manifestations artistiques et culturelles. Ainsi les pouvoirs publics se retrouvent interpellés par les apports de notre équipe, ce qui explique certaines sollicitations.